Qui est cette jeune femme au premier plan ? 

Le peintre et illustrateur Maurice Henry détourne le mot d’ordre de Mai 68 « Sous les pavés, la plage ! » dans cette œuvre intitulée Demain sourit en rêve réalisée en mai 1968.

Le titre évoque ce à quoi aspire la jeunesse, à savoir des lendemains qui chantent. La génération d’après-guerre rêve d’un monde nouveau, plus égalitaire et revendique une plus grande liberté dans une France qu’elle juge corsetée et conservatrice. Elle n’hésite pas à défier l’ordre établi et à dénoncer la société gaullienne.
C’est le cas durant les événements de Mai 68, qui se cristallisent autour des barricades dressées par les étudiants et prises d’assaut par les CRS.

Au premier plan de l’oeuvre de Maurice Henry, une jeune femme nue et insouciante, couchée sur le sable, personnifie cette jeunesse alors qu’un CRS au second plan est en train de la prendre d’assaut comme s’il s’agissait d’une barricade. Les autres CRS derrière lui, armés de matraques, de boucliers, de casques et de lunettes de protection, regardent voler les pavés dans le ciel rouge des révoltes. L’artiste montre ici la confrontation entre deux mondes irréconciliables qui aboutiront à une grève générale sur tout le territoire français.


 

ANNÉES POP, ANNÉES CHOC, 1960-1975
– Du 22 juin au 31 décembre 2023 –

Exposition au Mémorial de Caen

Conçue à partir des œuvres de la figuration narrative de la Fondation Gandur pour l’Art et des collections du Mémorial (affiches, objets, films, photographies, unes de presse), Années pop, années choc, 1960-1975 aborde la représentation de l’histoire en marche : celle notamment de la guerre du Vietnam et de la confrontation entre blocs durant la guerre froide, des procès tardifs des nazis en Allemagne, du franquisme au pouvoir, de la révolution culturelle chinoise, mais aussi celle plus sociale de Mai 68, des luttes pour l’égalité des sexes ou contre la ségrégation raciale, de la société de consommation et du tourisme de masse comme pivots de l’histoire du monde occidental.
 

Hervé TÉLÉMAQUE, One of the 36 000 Marines over our Antilles, 1965 © Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : Sandra Pointet © ADAGP, Paris, 2023

Outre les collections du Mémorial, l’exposition réunit soixante-neuf œuvres de vingt-six  artistes français et européens associés à la figuration narrative, mouvement qui se développe en France parallèlement au pop art anglo-saxon, en utilisant un certain nombre de codes communs issus du cinéma, de la bande dessinée ou de la publicité notamment. Plus engagés et plus critiques face à l’actualité mondiale, ces artistes s’inscrivent contre l’hégémonie politique, économique et culturelle des États-Unis, au moment où New York supplante Paris comme capitale mondiale de l’art.

Déployé sur deux étages, le parcours s’articule autour de dix sections thématiques qui permettent de comprendre les luttes qui sous-tendent cette période de quinze ans.
 

By Art-Trends

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