“Chacun de mes univers est unique, le choix des formes plastiques s’adaptant à mes réflexions théoriques. Mon travail évoque néanmoins assez systématiquement une certaine violence : violence de l’être humain sur la nature, violence d’une civilisation qui s’auto-détruit.” – Jeanne Rimbert

Quatre expositions à ne pas manquer de la céramiste plasticienne Jeanne Rimbert :

• “The Lost City of J” au Musée de la céramique de Malicorne (Sarthe) ;
• “Hurted” au Salon du dessin érotique à Paris ;
• “Talking to the Moon” à l’Exposition collective Désirs à Paris ;
• “Oh les beaux jours !” au Salon de la céramique contemporaine à Paris.

L’artiste y dévoilera tout son atypique univers, jouant sur les dualités.

“The Lost City of J”, du 3 juin au 23 juillet 2023

Cette exposition, qui aura lieu au Musée de la céramique de Malicorne, représente un monde imaginaire, fortement inspiré du monde réel.

Ce monde imaginaire n’est pas stable : il se compose de bâtiments déséquilibrés.

Ceux-ci peuvent s’assembler et se désassembler, comme si chaque pièce était facilement remplaçable.

La construction des œuvres de Jeanne Rimbert vient questionner la vulnérabilité de ce qui nous entoure.

Les céramiques évoquent-elles la mémoire d’une civilisation éteinte, ou bien racontent-elles la prochaine apocalypse que le monde contemporain subira ?

“Un peu plus loin, l’installation The Lost City of J. émerge en vis-à-vis de Notre-Dame de Paris. Une multitude de pièces superposées y sont enchevêtrées en un équilibre précaire. Cette œuvre prégnante semble être le souvenir matérialisé d’un rêve prémonitoire.” – Laurent Quenehen, Commissaire d’exposition

“Hurted”, du 21 au 25 juin

Cette exposition, qui se déroulera au Salon du dessin érotique à Paris, interroge la dualité de la sexualité hétérosexuelle.

L’artiste y aborde la complexe question autour du corps féminin : doit-il n’être qu’objet de fantasme ?

Pour ce faire, elle représente des parties corporelles, associées à tout ce qui pourrait être utilisé pour les blesser.

Ces œuvres illustrent à la fois pureté et menace, charme et peur, pour rendre compte d’un point de vue dichotomique des relations sexuelles, qui ne rendent l’humain que plus fragile.

Toute cette variété de formes sert de rappel à la surexposition du corps féminin, et de son objectivation.

“Talking to the Moon”, septembre 2023

Ces œuvres, qui seront présentées à l’Exposition collective Désirs au 100 ESC à Paris, emmènent leurs spectateurs dans le monde fantastique des golems.

Ceux-ci sont de petits êtres légendaires, connus pour naître de la terre, une fois la nuit tombée.

Ils sont en total accord avec tout ce qui compose la nature : le brouillard, l’eau, la mousse verte, les pierres, le vent… c’est ce qui les rend fascinants.

A travers ces personnages féériques, l’artiste évoque leur solitude et interroge leur existence.

“Oh les beaux jours !”, Salon C14 à Paris, du 5 au 8 octobre 2023

A travers cette œuvre colorée, qui sera exposée au Salon de la céramique contemporaine à Paris, Jeanne Rimbert décrit la capacité de l’humanité à se cacher à elle-même l’évidence de sa destruction.

Toutes les sculptures sont amusantes, pleines de couleurs : rose, bleu, vert…

Elles animent le regard…

Pourtant, en y regardant de plus près, certains détails jurent avec la joie de vivre du reste des céramiques : un oiseau paraît piégé dans une flaque, un arbre est sans feuillage, un lapin semble mal en point.

Seuls les spectateurs attentifs remarqueront ces détails qui viennent interroger le pouvoir du superficiel sur le réel.

“L’univers de Jeanne Rimbert est faussement idyllique. Son monde évoque au premier regard la douceur réconfortante de l’enfance et le souvenir lumineux des vacances à la mer. Ne nous y trompons pas, l’artiste exprime une réalité autrement grinçante, image d’une société en pleine déliquescence. Si les beaux jours semblent derrière nous, l’humanité désenchantée n’empêche pas la jouissance esthétique.” – A.C Shumacher, conservatrice et commissaire, Musée du verre et de la céramique Ariana, Genève

A propos de Jeanne Rimbert

Née en 1985, Jeanne Rimbert fait toute sa vie à Paris.

En 2009, elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Rueil-Malmaison, félicitée par le jury.

Céramiste et plasticienne, elle expose ensuite ses créations dans plusieurs villes, dont la capitale française elle-même, ainsi que Rome ou Genève.

Sa spécialité ? Utiliser le grès ou la faïence, et en faire des œuvres artistiques à part entière, tantôt sculpture, peinture, architecture, performance ou encore installation.

Elle interroge ainsi le statut de la céramique au sein de l’art contemporain et ne se borne pas à un seul domaine artistique.

Elle apprécie mélanger les genres en alliant par exemple des éléments de l’art décoratif avec des éléments des beaux-arts et sait jouer sur la dualité des matières, et de l’utilité (ou l’inutilité) de chaque création.

Aujourd’hui, Jeanne Rimbert a plus de trente expositions à son actif, en France comme à l’étranger.