EN PRÉFIGURATION DE LA NOUVELLE SAISON D’UN ÉTÉ AU HAVRE
Le Grand Casino du Havre présente du 3 juin au 2 septembre 2022
Plage du Havre, Normandie
Face au 66, bd Albert 1e
VISITE GRATUITE
INSTALLATION IN SITU : ATELIER VAN LIESHOUT
Joep Van Lieshout est un artiste néerlandais qui vit et travaille à Rotterdam. Régulièrement présent sur toutes les scènes mondiales de l’art contemporain, il expose de New York à Venise en passant par Shanghai ou São Paulo. Ses projets imposants transcendent les disciplines, chevauchant l’art, le design et l’architecture. En 1995, l’artiste fonde le collectif Atelier Van Lieshout qui devient dès lors son unique signature. Un geste fort pour s’opposer au mythe de l’artiste génial et solitaire. AVL jouit d’une réputation internationale pour ses installations sculpturales qui se caractérisent par leur ton à la fois provocant et espiègle et à la dimension controversée.
Un certain nombre de thèmes récurrents résonnent dans ses créations : le pouvoir, le système, l’aliénation de l’homme, le bien, le mal, les rapports sociaux mais aussi les relations qu’entretient l’homme avec la nature.
https://www.ateliervanlieshout.com/exhibitions/
FACE À LA MER : THE WHALE
Atelier Van Lieshout a choisi de réaliser un Grand Cachalot en acier Corten, de 14 mètres de long qui sera exposé sur la plage du Havre du 3 juin au 2 septembre 2022.
En s’inspirant du roman philosophique d’Herman Melville, Moby-Dick[1], aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature américaine, Atelier Van Lieshout et l’écrivain s’attachent à présenter la mer comme le vrai théâtre de la comédie humaine : la souffrance, la méchanceté, l’orgueil, la folie, la tyrannie sont personnifiés par la figure du capitaine Achab cherchant à se venger du cachalot qui par le passé lui a fauché une jambe. Une traque obsessionnelle qui le mènera à sa perte.
« Oui, oui, je la pourchasserai autour du cap de Bonne-Espérance, et autour du cap Horn, et autour du Maelström de Norvège, et autour des flammes de l’enfer, avant de renoncer à l’atteindre ! Et c’est pour ça que vous vous êtes embarqués, les gars ; pour chasser cette baleine blanche[2], des deux côtés de la terre ferme et de tous les côtés du globe jusqu’à ce qu’elle rejette du sang noir par ses évents et roule sens dessus dessous, les nageoires en l’air ». (Moby Dick-traduction Jean Giono, Lucien Jacques, Joan Smith).
Ce monstre des mers déposé sur la plage du Havre est un manifeste qui témoigne de la puissance de la nature dont Jonas, le personnage biblique fit l’expérience. Le prophète provoqua la colère de Dieu en refusant de lui obéir : « Or l’Éternel avait préparé un grand poisson pour engloutir Jonas ; et Jonas demeura dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits[3]. »
À partir du Moyen Âge, le grand poisson évoqué dans la Bible devient une baleine, invincible instrument de la punition divine.
The Whale illustre la némésis d’Achab et la prison de Jonas. Fait d’acier, un métal créé et soudé par l’homme, il repose sur les galets tel un bateau en cours de carénage. Des hublots permettent de découvrir un homme assis à l’intérieur de la sculpture. S’agit-il de l’artiste, de Jonas priant pour son salut ou du capitaine Achab s’interrogeant sur sa conduite. L’œuvre ainsi présentée incarne à la fois l’ingéniosité humaine dont le Grand Cachalot a su triompher et la nature invaincue. C’est bien là que réside toute son ambiguïté.
GROUPE PARTOUCHE : SUR L’ÉCHIQUIER DE L’ART
Groupe Partouche est l’un des principaux partenaires privés du monde de la culture en France : mécène du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, de la Biennale d’art contemporain de Lyon, du Festival de jazz d’Antibes Juan-les-Pins… Propriétaire du Grand Casino du Havre, il a initié depuis 2006, sous la direction artistique de Linda Morren, la Biennale d’art contemporain du Havre. Biennales qui ont accueilli jusqu’en 2012 des artistes de renommée internationale tels que : Gilbert & George, Edward Ruscha, Jean-Michel Alberola, François Morellet et Wim Delvoye. Dès 2014, dans le cadre de la convention qui unit le Grand Casino du Havre, propriété de Groupe Partouche, à la ville du Havre, ces deux partenaires ont souhaité faire évoluer le concept de la Biennale vers une manifestation artistique annuelle dont le Grand Casino du Havre assure désormais la maîtrise d’œuvre et le financement. Linda Morren poursuit ainsi le propos artistique des biennales précédentes en invitant des artistes majeurs au rang desquels figurent notamment Kurt Hentschläger sur le Volcan en 2017 et Fabio Viale à la Villa Maritime en 2021. Dans le cadre de la contribution de Groupe Partouche au développement des activités artistiques de qualité, Linda Morren propose une collaboration exceptionnelle avec Atelier Van Lieshout déjà présent lors de la première édition de la Biennale en 2006. https://casino-lehavre.partouche.com/agenda/4077-the-whale-le-grand-cachalot
UN ÉTÉ AU HAVRE : UN RENDEZ-VOUS AVEC L’ART CONTEMPORAIN
La ville reconstruite par Auguste Perret dès 1945 est inscrite depuis 2005 sur la liste du patrimoine mondial, preuve de sa valeur culturelle exceptionnelle. Le Havre n’a rien perdu de sa modernité et accueille aujourd’hui des artistes de toutes les disciplines.
C’est un rendez-vous ambitieux avec l’art contemporain, le patrimoine et la culture
qui s’y tient chaque année. La saison estivale livre à l’espace public de nouvelles œuvres contemporaines de renommée internationale (comme Stephan Balkenhol, Vincent Ganivet, HeHe, Jace, Fabien Mérelle, Henrique Oliveira, Stéphane Thidet, Erwin Wurm…). Le Havre attire et séduit. Nombreux sont ceux qui profitent d’UN ÉTÉ AU HAVRE et découvrent le caractère balnéaire, festif, culturel, sportif, de cette destination.
Au fil des éditions, une collection permanente se constitue, transformant peu à peu la ville en exposition d’art contemporain à ciel ouvert, accessible à tous.
The Whale est visible dans le cadre des parcours de la saison UN ÉTÉ AU HAVRE 2022 du 25 juin au 18 septembre 2022.
https://www.uneteauhavre.fr/fr
Du 25 juin au 11 septembre 2022, Le Portique centre régional d’art contemporain du Havre accueille l’exposition Le Voyage d’Atelier van Lieshout.
[1] « Le contrat signé par l’éditeur Harper porte un titre où apparaît un trait d’union dans le nom du cachalot, conformément à un usage d’époque. Ce trait d’union est en revanche absent tout au long du roman (à une exception près), ce qui ne laisse pas d’intriguer […]. Les éditeurs successifs ont pris l’habitude de le conserver pour le livre, distinguant ainsi le titre du roman du nom du cachalot. » Note rédigée par Philippe Jaworski, dans sa traduction de Moby-Dick ou le Cachalot, collection Quarto, Gallimard, Paris 2018.
[2] Jean Giono, dont la traduction de Moby Dick est la plus connue en France, a fait du monstre blanc une baleine. Une erreur, selon la nouvelle traduction de Philippe Jaworski parue en 2018 chez Quarto Gallimard. Moby-Dick a toujours été un cachalot. Et de souligner que Moby-Dick est « pourvu de terribles dents », ce qui n’est pas le cas des baleines, dotées de fanons.
[3] Bible hébraïque, livre de Jonas 2.1 – Traduction œcuménique de la Bible.