Il y a quelques jours, dans mon atelier, une pensée m’a frappée comme de l’encre renversée sur du papier de riz :
« Peut-être ai-je trouvé mon amour le plus pur et mon plus fidèle amant—moi-même. Je suis ma propre flamme éternelle. »
(Oui, cela empeste le narcissisme. Supportez-moi un instant.)

Cet amour de soi me semble radicalement actif, voire altruiste (après tout, mon corps, mon esprit et mon âme sont enfin alignés — aucun conflit intérieur, seulement une collaboration). Mais alors, je me suis demandé : qu’est-ce qui définit l’« altruisme » ? Qu’est-ce qui marque l’« égoïsme » ? Ils semblent être des pôles opposés. Pourtant, pourquoi ces concepts devraient-ils forcément s’opposer ? Est-ce parce que l’un et l’autre peuvent facilement être instrumentalisés en absolus moraux, déformés en prisons de jugement ?

Peut-être que ces étiquettes ne sont que des inventions humaines — des raccourcis pour catégoriser les comportements. Se proclamer « altruiste » ne le rend pas réel, tout comme s’appeler « son propre amant éternel » peut sembler excessif. Pourtant, enraciné dans l’épanouissement, cet amour a paradoxalement inspiré les autres. Je veux que les gens se connaissent eux-mêmes, qu’ils nourrissent leurs corps et leurs esprits. Alors j’ai essayé de suivre cette voie. Et — surprise — cela fonctionne.

S’aimer soi-même pour mieux aimer les autres. Étendre la clarté intérieure vers l’extérieur.

Je tempère mes émotions, dévore des livres, cherche la sagesse dans la vitalité brute de l’art et les vérités structurées de la littérature.
La peinture, en particulier, devient un miroir. Chaque coup de pinceau révèle des murmures subconscients. Dans cette danse de découverte de soi, je trouve des fragments de joie — des panoramas de couleurs, un monde réfracté à travers des yeux prismatiques.

30 janvier 2025
Matin du deuxième jour du Nouvel An lunaire
lilyma 马莉

Extraits du Journal de MOLI 2025 : Le Cœur de MOLI